Hauts-de-France: Revue de presse de la fraude (Novembre 2019)

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Chaque mois, Solvest revient sur une sélection de cas de fraude et d’escroquerie survenus dans les Hauts-de-France et relayés par la presse. Au programme ce mois-ci: arnaques au bitume et aux énergies renouvelables, plainte pour escroquerie contre un entrepreneur bulgare, condamnation d’un escroc extradé de Russie… et une bonne nouvelle pour le Département du Nord!

Dunkerquois: retour de l'arnaque "au bitume"

Déjà signalée en 2017 dans la région, l’arnaque dite “au bitume” semble être de retour sur le Dunkerquois. Il s’agit d’ouvriers à l’accent britannique qui démarchent en direct afin de proposer des rénovations de surfaces bitumées.

Ces derniers disent avoir un excédent de bitume à écouler suite à la réalisation d’un chantier dans la région, et proposent d’exécuter les travaux dans la foulée. En réalité, ils appliquent des matériaux de mauvaise qualité, n’émettent pas de facture et exigent un paiement souvent bien supérieur au tarif avancé avant les travaux. Les ouvriers britanniques n’hésitent pas à exercer une pression physique pour obtenir le règlement. Enfin, le bitume appliqué ne résiste en général pas bien longtemps.

Cette arnaque est répandue sur l’ensemble du territoire français depuis plusieurs années, mais continue malgré tout de sévir. La gendarmerie tient donc à sensibiliser les particuliers contre ce type de démarchage.

Quaëdypre: plainte pour escroquerie suite à la reprise de l'entreprise TIM par le bulgare Fil Filipov en 2017

A Quaëdypre, le fabricant de cabines d’engins de chantier TIM avait été repris en 2017 par le groupe bulgare Atlas. Deux ans plus tard, la société TIM vient d’être mise en liquidation judiciaire. Des représentants syndicaux dénoncent les agissements de l’homme d’affaires bulgare Fil Filipov et ont porté plainte pour escroquerie.

Atlas, l’un des principaux clients de TIM, avait repris la société en 2017 pour une somme évaluée à 100 000 euros, alors que la Région avait débloqué plus de 3 millions d’euros pour favoriser la reprise. Atlas aurait par la suite cédé l’entreprise TIM à son dirigeant Fil Filipov contre un euro symbolique.

Aujourd’hui, les représentants syndicaux estiment que l’homme d’affaires bulgare a pillé les actifs de la société nordiste tout en préservant les intérêts du groupe Atlas. Ils portent plainte pour escroquerie. Plus de 300 salariés devraient perdre leur emploi, alors qu’aucune offre de reprise n’est arrivée.

Boulogne-sur-Mer: un escroc en cavale depuis 2006 condamné à de la prison ferme

En cavale depuis 2006, un escroc récemment extradé de Russie a été condamné à un an de prison ferme par le Tribunal Correctionnel de Boulogne-sur-Mer.

A l’époque, l’homme se faisait passer pour le directeur de « l’École nationale de musique de Lyon » sur la Côte d’Opale. Il avait loué du matériel de sonorisation et d’éclairage auprès de plusieurs entreprises de la région avant de disparaitre, laissant des chèques sans provision pour caution. Le préjudice est alors estimé à 200 000 euros.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2006, l’homme s’était exilé en Russie où il a d’ailleurs passé quatre ans en prison pour avoir escroqué une vingtaine de femmes russes. Récemment extradé, c’est cette fois-ci en France qu’il retournera derrière les barreaux.

Wasquehal: 800 plaintes contre une arnaque aux énergies renouvelables

La société Vitaleco, basée à Wasquehal, a été mise en liquidation judiciaire en 2018. Elle fait l’objet de près de 800 plaintes pour escroquerie, abus de biens sociaux et pratiques commerciales trompeuses. Les personnes escroquées sont principalement du Nord et du Pas-de-Calais.

Cette société vendait à domicile des équipements à énergie renouvelable (chaudières, poêles, etc.) en utilisant des méthodes particulièrement agressives, et visant un public de personnes vulnérables de par leur âge ou leur état de santé. Elle n’hésitait pas à mettre en avant un prétendu partenariat avec EDF, et poussait parfois les victimes à contracter des crédits en occultant leur situation financière.

Six personnes, dont les anciens dirigeants de la société, seront jugées au Tribunal Correctionnel de Lille en décembre.

Nord: victime d'une arnaque au faux virement en 2018, le Département du Nord récupère la somme de 800 000 euros

Pour terminer cette revue de presse, une bonne nouvelle pour le Département du Nord et ses contribuables. Victime d’une arnaque au faux virement fin 2018 pour près de 800 000 euros, le Département a récupéré les fonds ce mois-ci.

L’an passé, un escroc avait fait preuve d’ingénierie sociale pour obtenir des informations auprès d’un fournisseur du Département. Il avait utilisé les renseignements collectés pour adresser une fausse facture de cette société au Département, qui avait réglé la somme demandée au prétendu comptable, en réalité un escroc.

Le Département du Nord avait rapidement détecté l’escroquerie et déposé plainte. Fait rare dans ce type d’arnaque, la procédure a été si rapide que les fonds ont pu être bloqués en Suisse, avant que l’escroc n’ait eu le temps de les transférer vers un autre pays comme cela est toujours le cas dans ce type de fraude.

Le Département du Nord a maintenant pu récupérer définitivement les fonds et assure avoir mis en place des procédures de contrôles supplémentaires pour se protéger.

Nous vous présentions dans un article précédent quelques bonnes pratiques pour se protéger face aux risques d’arnaques aux faux virements, qui visent aussi bien les entreprises que les collectivités.