Hauts-de-France: Revue de presse de la fraude (Décembre 2019)

Retour aux articles

Parmi les faits marquants dans le domaine de la fraude et de l’escroquerie ce mois-ci, un comptable lillois détourne plusieurs millions d’euros, l’auteur d’un système pyramidal jugé à Dunkerque, et des nouvelles de l’affaire Vitaleco.

Lille: un comptable et une dirigeante d'entreprise soupçonnés d'avoir détourné plus de 2 millions d'euros

Un comptable membre d’un cabinet d’expert comptables est soupçonné d’avoir escroqué des sociétés dont il tenait les comptes, avec la complicité de la Présidente de ces sociétés. Au moyen de fausses factures, les deux personnes domiciliées dans la métropole lilloise auraient ainsi détourné plus de 2,5 millions d’euros sur des comptes privés. L’escroquerie aurait duré une quinzaine d’années.

Les deux suspects ainsi que leurs conjoints ont récemment été interpellés. Des avoirs dont la valeur s’élève à plus de 700 000 euros ont été saisis à cette occasion. Le comptable et la complice présumée ont reconnu les faits d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance, et seront jugés ultérieurement.

L’utilisation de fausses factures est un moyen souvent utilisé par les escrocs pour justifier des règlements et détourner des fonds au détriment de l’entreprise.

Dunkerque: un homme jugé pour avoir escroqué une centaine de victimes via une fausse société d'investissement

Il y a deux ans, un jeune homme originaire de Grande-Synthe avait monté une société totalement fictive, Sasha Investissement. Il proposait alors à ses victimes d’investir des sommes en liquide qu’il ferait fructifier notamment grâce à des paris sportifs. Il garantissait aux investisseurs d’au moins récupérer leur mise.

Plus d’une centaine de personnes ont ainsi misé dans le faux placement. En réalité, il s’agissait d’un système pyramidal (aussi connu sous le nom de “système de Ponzi”) dans lequel les mises des uns étaient utilisées pour rembourser celles des autres. L’escroc dépensait surtout une grande partie des sommes confiées au casino de Dunkerque, où il aurait misé 271 000 euros en quelques mois seulement.

Très vite, les investisseurs ont commencé à réclamé leurs fonds et le jeune homme s’est retrouvé acculé, n’hésitant pas à rédiger des faux documents officiels pour jouer la montre.

Devant le Tribunal Correctionnel de Dunkerque, le suspect a reconnu les faits. Les victimes réclament plus de 200 000 euros. Le jugement sera rendu en février 2020.

Lille: le Tribunal Correctionnel annule la procédure dans l'affaire Vitaleco

Le mois dernier, nous présentions l’affaire Vitaleco, société vendant des équipements à énergie renouvelable et ayant escroqué plus de 800 victimes dans la région pour un préjudice présumé dépassant les 10 millions d’euros.

Le 9 décembre, à la surprise générale, le Tribunal Correctionnel de Lille a tout simplement annulé la procédure, estimant que les droits de la défense n’avaient pas été respectés. Les avocats de la défense, dont Maître Franck Berton, avaient notamment dénoncé le fait que l’enquête avait été poursuivie après que les suspects aient reçu la convocation au jugement.

Les nombreuses victimes gardent néanmoins espoir, puisque le parquet a décidé de faire appel à cette décision du Tribunal Correctionnel.

Voir la réaction de Me Franck Berton sur France 3 à l’issue de l’annulation de la procédure:

Roubaix: jeux clandestins dans un salon de thé

A Roubaix, les autorités avaient découvert un système de jeux clandestin dans un salon de thé au printemps dernier. Un ordinateur et une tablette étaient ainsi connectés à un site internet permettant de réaliser des paris sportifs. Des personnes installées en Allemagne pouvaient gérer le système à distance, et reversaient une commission au propriétaire du salon de thé en fonction des paris réalisés.

D’après le Procureur, le système clandestin était juteux puisqu’une seule machine pouvait rapporter un bénéfice de 10 000 à 15 000 euros par mois à celui qui la gérait. Ce mois-ci, le patron des lieux et son successeur ont été condamnés à de la prison avec sursis et respectivement 6 000 € et 3 000 € d’amende.