Dans un contexte de circulation restreinte des personnes en lien avec la crise sanitaire, les chiffres de la délinquance ont diminué de 13% en 2020 dans le Nord. Si les atteintes aux biens (vols, dégradations) et les infractions liées à l’usage des stupéfiants ont fortement baissé, le nombre d’escroqueries et d’infractions financières demeure en hausse par rapport aux cinq dernières années.
Publication des chiffres de la délinquance: les délits et crimes enregistrés par les services de gendarmerie et de police
Les chiffres de la délinquance présentés ci-dessous incluent les délits et crimes enregistrés par les forces de sécurité (police et gendarmerie) et portés à la connaissance de l’institution judiciaire. Ils n’intègrent pas les contraventions, ni les infractions routières. Ces chiffres sont publiés tous les ans par le Ministère de l’Intérieur pour l’ensemble du territoire français et sont accessibles à tous sur le site data.gouv.fr.
Cet article présente les chiffres du département du Nord (59), qui ont été consolidés en cinq grandes familles d’infractions (voir la classification des infractions par catégorie).
Le nombre total de délits et crimes en baisse de 13,4 % dans le Nord en 2020
Alors que le nombre d’infractions enregistrées était relativement stable entre 2015 et 2019 (entre 159 500 et 165 000 cas), la baisse enregistrée en 2020 est significative: 142 874 cas enregistrés, soit une baisse de 13,4 % par rapport à 2019.
Le graphique suivant montre l’évolution des infractions par catégorie dans le département du Nord, de 2015 à 2020:
Des disparités selon les types d'infractions
Si les chiffres sont en baisse de façon globale dans le département, il existe toutefois des disparités en fonction des types d’infractions. La situation liée à l’épidémie de la COVID-19 peut expliquer certaines variations.
Les atteintes aux biens en forte baisse
Ce sont principalement les atteintes aux biens qui ont baissé en 2020, avec -17,5 % d’infractions enregistrées dans le département par rapport à 2019, soient 16 418 cas de moins. Les vols de tous types, mais aussi les dégradations de biens, ont ainsi baissé en 2020. On peut imaginer que la crise sanitaire du coronavirus et la circulation réduite des personnes qui en découle ont eu un impact sur le nombre d’infractions, et notamment sur les vols à la tire, en baisse de 33 %. La fermeture d’une partie des commerces a aussi pu réduire les opportunités de passage à l’acte pour les délinquants: les vols à l’étalage ont ainsi reculé de 31 %.
Les escroqueries et infractions financières en hausse par rapport aux 5 dernières années
Bien qu’elles aient diminué par rapport à 2019 (-7,3 %), les infractions économiques et financières sont en hausse de 5,1 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années (2015-2019). Les cas d’escroquerie et d’abus de confiance poursuivent leur hausse, comme c’est le cas chaque année depuis au moins 2015: 9 712 cas ont ainsi été enregistrés dans le Nord en 2020, soit une hausse de 20,8% par rapport à la moyenne de 2015 à 2019. La falsification et l’usage frauduleux de cartes de crédit est également en hausse. A l’inverse, les infractions liées aux chèques volés enregistrent une baisse significative cette année, peut-être en lien avec la circulation réduite des personnes.
Les infractions liées aux stupéfiants en baisse...
Les infractions liées à l’usage et à la vente de stupéfiants ont diminué de 21,5 % en 2020 par rapport à l’année précédente (et -27,8 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années). Il s’agit des infractions enregistrées par les services de police et de gendarmerie. Là aussi, on peut penser que la circulation réduite des personnes explique en partie l’évolution de ces chiffres. Si moins d’infractions ont été relevées dans ce domaine, cela ne reflète pas nécessairement l’usage réel des stupéfiants dans le département du Nord en cette année 2020.
A propos de Solvest
Solvest est une agence d’enquête privée dans les Hauts-de-France, implantée à Lille et Dunkerque. Solvest intervient aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers de la région, et est agréé par le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS), établissement public sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur.